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Comment se repère-t-on à partir des objets?

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 11 September 2025

Une étude scientifique montre que la boussole interne du cerveau se guide sur des repères visuels

La capacité à se situer dans l’espace semble une chose allant de soi… jusqu’à ce qu’on la perde. Quand on ne se retrouve plus, que ce soit dans la nature ou dans une ville inconnue, les yeux et le cerveau se mettent alors en action à la recherche d’objets familiers.

Jusqu’à présent, la manière dont le cerveau distingue les objets en arrière-plan pour se repérer demeurait en grande partie une énigme. Une récente étude élucide un tel processus, tout en ouvrant de possibles pistes pour les troubles qui causent une désorientation, en particulier la maladie d’Alzheimer.

Les scientifiques du Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal) de l’Université ÂÌñÉç, et ceux de l’University Medical Center Göttingen, ont réalisé une expérience sur des souris en mesurant et en enregistrant l’activité cérébrale au moyen de l’imagerie ultrasonore. Les souris étaient exposées à deux types de stimuli visuels : un objet ou une image brouillée ne montrant aucun objet distinct.

On a ainsi découvert qu’un petit nombre de zones cérébrales s’activaient spécifiquement lorsque la souris regardait des objets. Ces zones se trouvent dans une région du cerveau appelée postsubiculum, responsable du suivi de la direction vers laquelle l’animal se tourne à tout moment. Chaque changement de direction active une cellule particulière dans le postsubiculum. Les objets dans le champ de vision des souris augmentent l’activité de la cellule responsable de la direction vers laquelle la souris regarde. Ces objets inhibent également les cellules responsables des directions vers lesquelles la souris ne regarde pas. Cette double activité renforce la perception de la souris concernant sa position par rapport à l’objet.

Si le postsubiculum se montre particulièrement sensible à la présence d’objets dans le champ de vision de la souris, par contre, d’autres régions du cerveau ne réagissent pas. Ceci semble indiquer le rôle particulièrement important de la reconnaissance des objets pour que le cerveau comprenne où il se trouve et où l’animal regarde.

Une telle découverte fournit des indices sur les raisons pour lesquelles les personnes atteintes de maladies, comme la démence et la maladie d’Alzheimer, perdent souvent la notion de l’endroit où elles se trouvent. Une étude récente de l’Université d’Oxford a en effet montré que l’accumulation de la protéine tau, une caractéristique distinctive de la maladie d’Alzheimer, se concentre d’abord dans les régions du cerveau responsables de l’orientation dans l’espace.

« Notre étude a le mérite d’appréhender à un haut degré l’interaction de deux systèmes : le système de reconnaissance visuelle et la reconnaissance spatiale », explique Stuart Trenholm, chercheur au Neuro et coauteur principal de l’article. « Nous comprenons désormais assez bien comment ils se modulent mutuellement. Il s’agit dans les deux cas de fonctions cérébrales supérieures, et bon nombre des troubles neurodégénératifs entraînent une déconnexion entre ces états, un point intéressant à étudier à l’avenir. »

« Ces résultats sont incroyablement surprenants », déclare Adrien Peyrache, chercheur au Neuro et coauteur principal de l’article. « Personne n’aurait pu prédire que le traitement des objets se ferait dans le système de navigation et non dans le cortex visuel. C’est la première fois que nous disposons d’une perspective interne du cerveau sur ce qu’est un objet et sur la façon dont il permet de percevoir le monde environnant. »

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Science le 11 septembre 2025.

À propos du Neuro

L’Institut-Hôpital neurologique de Montréal, ou tout simplement le Neuro, est un établissement bilingue, de calibre mondial dédié à la recherche sur le cerveau et aux traitements de pointe. Fondé en 1934 par un éminent neurochirurgien, le Dr Wilder Penfield, il est parvenu au premier rang des centres cliniques et de recherche spécialisés en neurosciences au Canada et se classe parmi les plus importants dans le monde. L’intégration harmonieuse de la recherche, des soins aux patients et de la formation de brillants scientifiques, positionne avantageusement le Neuro au plan international pour intervenir de façon décisive dans la compréhension des troubles neurologiques et leur traitement. Premier établissement universitaire au monde à adopter complètement la science ouverte, il parvient ainsi à accélérer la création du savoir et la découverte de nouvelles options thérapeutiques efficaces pour les affections cérébrales. En tant qu’institut de recherche et d’enseignement, le Neuro relève de l’Université ÂÌñÉç et il assume la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé ÂÌñÉç. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter le site 

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